PROCRÉATION MÉDICALEMENT ASSISTÉE
Réflexion sur l’extension aux couples de femmes et aux
femmes seules
Enjeux et Débats
La loi de bioéthique prévoit un volet sur l’extension de la Procréation Médicalement Assistée aux couples
de femmes et aux femmes seules. Les AFC de Dordogne se proposent d’évoquer avec
vous, les arguments souvent mis en avant pour justifier cette volonté
gouvernementale.
Elles s’appuient sur un livret élaboré par la Confédération
Nationale des Associations Familiales Catholiques, document, construit par son
secteur bioéthique, et constitué de 3 parties.
- La première reprend les affirmations
communément avancées dans les médias ou l'opinion publique en faveur d'une
extension de la PMA aux couples de femmes ou au femme seule.
- La seconde pose les bases d'une réflexion
par rapport à ces affirmations en apportant les éléments de contexte et
d'explication qui permettent de dépasser le sentimentalisme et le
relativisme.
- La troisième donne les textes de
référence qui ont permis de construire la seconde.
Chacune des 16 affirmations communément entendues est ainsi
reprise pour avancer dans le discernement sur ce sujet.
1- JUSTICE SOCIALE ?
Lorsqu’on dit …
La PMA est une mesure de justice
sociale : elle doit permettre aux couples de femmes de bénéficier de la PMA
comme les couples homme/ femme.
… a-t-on pensé à ?
L’assistance
médicale à la procréation a pour objet de pallier l’infertilité médicalement
constatée d’un couple constitué d’un homme et d’une femme, vivants et en âge de
procréer ou d’éviter la transmission à l’enfant ou à un membre du couple d’une
maladie d’une particulière gravité. [La condition liée à l’existence d’une vie
commune de deux ans a été supprimée en 2011].
Il s’agit
donc d’un traitement thérapeutique. La notion d’infertilité sociale n’a
aucun sens car les femmes célibataires ou en couple ne sont pas stériles, le
célibat et l’homosexualité n’étant pas des pathologies.
L’on
passerait ainsi d’une médecine du soin à celle de la réalisation des désirs ; ce
serait une validation implicite de la démarche transhumaniste.
Au
demeurant et même en l’absence d’enfants, les femmes célibataires ou en couple
peuvent avoir une fécondité sociale.
L’expression
« infertilité sociale » tend, par ailleurs, à faire porter la responsabilité de
l’impossibilité physique de procréation des femmes célibataires ou des couples
homosexuels à la société, ce qui est inexact.
La
recherche de la justice sociale vise à lutter contre les inégalités sociales. Les sujets concernés sont
nombreux (chômage, logement, pouvoir d’achat, etc.).
En
l’espèce, ni la justice, ni la justice sociale ne sont en cause du fait de
l’absence d’ouverture de la PMA, et plus précisément d’une IAD (Insémination Avec
Donneur), aux couples de femmes ou aux femmes seules, sauf à considérer que
l’engendrement sexué, qui est une donnée de la nature humaine, est une
injustice.
RÉFÉRENCES "JUSTICE SOCIALE ?"
L’assistance médicale à
la procréation a pour objet de remédier à l’infertilité d’un couple ou d’éviter
la transmission à l’enfant ou à un membre du couple d’une maladie d’une
particulière gravité. Le caractère pathologique de l’infertilité doit être
médicalement diagnostiqué. […] Article 2141-2 du Code de la santé publique
« La procréation n’est
pas un droit mais une fonction biologique. On peut décider de s’en servir, on
peut traiter médicalement ses dysfonctions éventuelles ou y pallier mais
l’exiger pour tous au nom de la ‘justice sociale’, comme le revendique M.
Schiappa, est parfaitement absurde. Sauf à considérer qu’il y a bien un ‘droit
à l’enfant’ – ou plutôt un droit à produire un enfant – […] » G. Biard, L’ovule en marche, Charlie
Hebdo, n°1313 du 20 septembre 2017
«L’AMP n’est utilisée
que dans un cadre exclusivement thérapeutique. L’AMP et particulièrement les
dons de gamètes ne sauraient être un nouveau mode de procréation, ils ne sont
qu’une solution face à l’impossibilité d’obtenir un enfant naturellement. Ces méthodes
ne peuvent donc s’adresser qu’à des couples hétérosexuels, ayant un projet
parental » Pr R. Frydman, L’AMP, Que sais-je ? PUF, 2004 Mais,
contra., Le droit de choisir, Seuil, 2017
2- LES AUTRES PAYS ?
Lorsqu’on dit …
La PMA est déjà autorisée dans
d’autres pays pour les femmes seules ou en couple.
… a-t-on pensé à ?
Seule une
minorité d’États est concernée. Chaque Etat est, en tout état de cause,
souverain et nous ne sommes pas obligés de nous aligner sur les Etats
« moins-disant » dans le domaine éthique. En matière de bioéthique, la
France a ouvert une voie particulière depuis la première loi de bioéthique de
1994, en fixant des principes généraux protecteurs de la personne humaine.
La France
est, qui plus est, tenue par ses engagements internationaux ; elle est
signataire de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE) qui
stipule, en son article 7, que l’enfant a le droit « dans la mesure du
possible, de connaître ses parents et d’être élevés par eux ».
RÉFÉRENCES LES AUTRES PAYS ?
http://www.diplomatie.gouv.fr/IMG/
pdf/Conv_Droit_Enfant.pdf
Pays Européens où la
‘PMA’ sans père est autorisée : Danemark, Belgique, Espagne, Finlande,
Pays-Bas, RoyaumeUni et Suède. (voir aussi la Croix, 29 juin 2017). http://www.my-pharma.info/actu/
enquete-ifop-pma-gpa/
3- INJUSTICE ?
Lorsqu’on dit …
Aller à l’étranger faire une PMA
coûte cher, c’est injuste.
… a-t-on pensé à ?
Quel que
soit le prix, faire à l’étranger une intervention qui n’est pas autorisée en
France est un contournement de la loi française, démocratiquement votée.
Cet
argument sous-entend, aussi, que l’assurance maladie (en déficit de – 4,8 Md€
en 2016) devrait prendre en charge ces ‘PMA’. Or, l’assurance maladie, selon
les principes fondateurs de 1945, n’a pas vocation à couvrir des interventions
qui ne sont pas des soins et n’ont pas pour objet de protéger la santé.
Par
ailleurs, en France, l’accès aux gamètes (spermatozoïdes, ovocytes)
relève, en l’état, du don : il est gratuit. Ce n’est pas le cas partout
en Europe (par exemple Espagne, Danemark, …) Mais l’ouverture de la PMA aurait
pour conséquence, compte tenu de la rareté des gamètes, de mettre fin à la
gratuité, notamment pour les couples infertiles. Elle remettrait en cause ce
principe fondamental de la bioéthique en France, tout en pénalisant les
couples réellement infertiles.
Cette
remise en cause de la gratuité serait la porte ouverte à une marchandisation
progressive du corps humain.
RÉFÉRENCES INJUSTICE ?
« …Le fait que des centaines de femmes
transgressent la loi pour réaliser ailleurs ce qui est interdit chez nous est
un argument irrecevable pour tout démocrate, sauf à remettre en question tous
les fondamentaux d’une démocratie.
Par ailleurs, la
souffrance exprimée par les personnes de même sexe ne pouvant, par nature, pas
procréer ne saurait justifier la création d’un droit à l’enfant car elle
s’opposerait de facto au droit de l’enfant à disposer d’un père et d’une
mère… »
Communiqué n°16, UDAF 13, 13.09.17
« La Nation affirme son
attachement au caractère universel, obligatoire et solidaire de l’Assurance
Maladie. Indépendamment de son âge et de son état de santé, chaque assuré
social bénéficie, contre le risque et les conséquences de la maladie, d’une
protection qu’il finance selon ses ressources ». Art. 1er de la loi
du 13 août 2004 relative à l’Assurance Maladie
« Si l’aide à la
procréation ne relève pas d’une infertilité médicale, il n’y a pas lieu de
permettre un remboursement solidaire ». Pr. R. Frydman, Le droit de choisir,
Seuil, 2017, p. 66.
« La charge
pécuniaire de l’utilisation des techniques d’AMP hors des indications médicales
ne saurait porter sur les moyens financiers de l’assurance maladie ». Avis CCNE n°126, p.
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4- DÉSIR D’ENFANT
Lorsqu’on dit …
Des femmes seules ou en couple
peuvent avoir un profond désir d’enfant. Il faut mettre fin à leur souffrance.
… a-t-on pensé à ?
Cette souffrance peut être réelle
mais elle ne justifie en aucun cas que l’on prive délibérément l’enfant à la
fois d’un père et d’une identité biologique.
Beaucoup d’enfants qui ne
connaissent pas l’identité de leurs parents, en particulier de leur père (en
cas d’insémination avec donneur, IAD ou de fécondation in vitro avec donneur, FIVD),
sont, aussi, en grande souffrance...
Rappelons, à cet égard, qu’à l’heure
actuelle seuls environ 5 % des cycles d’AMP comportent la contribution d’un
tiers.
Certains enfants parlent de «
torture psychologique », d’un « grand sentiment d’injustice, d’humiliation
». « Les deux interrogations qui me hantent sont celles du visage de
ce père géniteur et celle de sa motivation à donner la vie ».
RÉFÉRENCES " DÉSIR D’ENFANT
"
A. da
Costa, On dit que les orchidées, Récit d’une femme née sous X, Presse de la Renaissance,
2001
C.
Montois et JL. Douchet, Hannah née sous X, La terre qui m’était promise,
Salvator, 2017
A.
Kermalvezen, Né de spermatozoïde inconnu, Presse de la Renaissance, 2008
J.
Testart, Faire des enfants demain, Seuil, 2014, p.48
5- ET
L’ADOPTION ?
Lorsqu’on dit …
Des femmes seules peuvent adopter,
alors pourquoi pas la PMA ?
PMA ?
… a-t-on pensé à ?
L’adoption par une personne
célibataire (homme
ou femme), qui existait dans
le Code Napoléon de 1804 (ouverte
alors à des personnes de plus de 50 ans), a été élargie notamment en 1923
afin de donner un foyer d’accueil aux nombreux enfants orphelins (1.100.000
orphelins de guerre après la Première Guerre).
L’adoption d’un orphelin de guerre
par une personne célibataire et l’adoption d’un enfant issu de ‘PMA’, et
délibérément rendu orphelin de père, ne sont pas comparables.
L’adoption sert à remédier à un
accident de la vie qui a privé l’enfant de ses parents, pas à répondre à un «
droit à l’enfant ».
RÉFÉRENCES "ET L’ADOPTION ?"
L’adoption peut être aussi demandée par toute
personne âgée de plus de vingt-huit ans.
Si l’adoptant est marié et non séparé de corps, le
consentement de son conjoint est nécessaire à moins que ce conjoint ne soit
dans l’impossibilité de manifester sa volonté. Article 343-1 du Code civil
« Le droit à l’enfant, c’est monstrueux. On a droit
à des objets, on n’a pas droit à une personne ». Jacques Testart, Directeur de recherche
honoraire à l’INSERM, (pionnier de l’AMP avec la naissance du premier bébé
éprouvette), Charlie Hebdo, n°1313, 20/09/2017
6- DISCRIMINATION
Lorsqu’on dit …
Refuser la PMA aux couples de femmes
constitue une discrimination entre les couples hétéros et les couples homos.
… a-t-on pensé à ?
La reproduction de l’espèce
humaine étant sexuée et circonscrite dans le temps, un couple de femmes ne peut
pas avoir d’enfants au même titre qu’un couple homme-femme qui n’est plus en
âge de procréer ou qu’un couple homme-femme qui n’aurait pas ou plus d’unions
sexuelles. Il n’y a donc pas de discrimination, juste la confrontation à un
principe de réalité.
En revanche, les enfants
d’emblée privés de père sont discriminés par rapport à ceux qui connaissent
leurs origines (et ceci est vrai même pour les enfants dont l’un des deux parents
est défaillant ou décédé : ils ont quand même accès à leur origine).
RÉFÉRENCES "DISCRIMINATION"
« Ce qui frappe dans l’évolution récente des
procréations artificielles, et des débats qu’elles suscitent, outre la difficulté
à définir et faire respecter des limites, c’est l’avancée apparemment
inéluctable de l’indifférenciation sexuelle ». Jacques Testart, op.
cit., p. 155
Entre un enfant qui peut dire ‘mon papa’ et celui
qui ne le peut pas, n’y-at-il pas une criante inégalité ? N. Heinich, sociologue, Le Figaro, 15/09/2017
: PMA pour toutes :
« Nous
vivons le règne du parent roi »
Charlie
Hebdo n°1313 du 20 septembre 2017
7- MODELE DE FAMILLE
Lorsqu’on dit …
Il n’y a pas qu’un modèle de
famille; beaucoup d’enfants vivent sans père (décès, abandon, séparation, divorce).
… a-t-on pensé à ?
Certes. Mais il faut tout de même
rappeler que 75 % des enfants vivent sous le même toit que leurs père et
mère.
Par ailleurs, l’absence de père
liée aux accidents de la vie est source de souffrances, voire de traumatismes.
Nous connaissons tous des personnes qui ont été privées de père du fait d’un
divorce, d’un décès prématuré (par exemple lors de guerre)… et qui ont toute
leur vie souffert de ce manque. Pourquoi dès lors vouloir délibérément créer
une situation de souffrance pour l’enfant ? Ce n’est pas parce que des
femmes font leur vie sans homme qu’il
faut
imposer à des enfants de vivre sans père.
RÉFÉRENCES "MODELE DE
FAMILLE"
http://www.unaf.fr/spip. php?article16532
8- AMOUR ?
Lorsqu’on dit …
Ce qui compte c’est l’amour qu’on
donne à l’enfant.
… a-t-on pensé à ?
L’amour ne fait pas tout : les
enfants ont d’abord besoin de stabilité.
L’amour peut-il à lui seul
justifier de priver délibérément un enfant de son père alors que cela va
l’affecter sa vie entière ?
Les enfants ont aussi besoin, pour
se construire, de s’inscrire dans une histoire familiale vraisemblable.
Il lui manquera toujours le père
et, donc, l’amour du père.
Le fait de réduire, avant de
l’effacer, le père à un simple « fournisseur de ressource biologique » [selon
la terminologie même de l’Avis du CCNE (Comité Consultatif National d’Éthique),
n°126] – et donc le sperme à une fourniture –
est, pour le moins, problématique.
Comment expliquer cela à un enfant
?
RÉFÉRENCES "AMOUR ?"
« Privilégier ses propres droits de parents
potentiels en déniant ceux des enfants, c’est faire preuve d’un égoïsme ou plus
probablement d’un narcissisme, qui devrait inquiéter quant
aux capacités à élever un enfant en respectant ses
besoins ».
N. Heinich, sociologue, Le Figaro, 15/09/2017
: PMA pour toutes : « Nous vivons le règne du parent roi »
Pour Elina Dumont, intervenante sociale
et pupille de l’État : «
L’enfant à un moment donné a besoin de se construire. Si le père par exemple est
mort dans un accident d’avion, on va le montrer en photo, mais là, vous imaginez,
c’est un sperme ! Quand vous grandissez, vous vous dîtes, comment il est ? »
(RMC 19/10/2017)
9- MIEUX VAUT…
Lorsqu’on dit …
Mieux vaut deux mères aimantes plutôt
qu’un père alcoolique et violent…
… a-t-on pensé à ?
Cet argument est inopérant.
L’alcoolisme peut toucher tout le monde. Les couples de même sexe – hommes
comme femmes – peuvent aussi être alcooliques et violents.
10- EDUCATION
Lorsqu’on dit …
Deux femmes peuvent parfaitement élever
un enfant.
… a-t-on pensé à ?
Les pédopsychiatres, les psychologues
et les médecins soulignent l’importance du rôle du père et de l’altérité
sexuelle dans la construction de la personnalité. Même absent, le père joue
un rôle important dans les représentations de l’enfant.
L’ouverture de la PMA actuellement
demandée concerne aussi beaucoup de femmes célibataires. Cela ouvre la voie à
la promotion d’une famille monoparentale avec tous les problèmes afférents (paupérisation,
précarité, …)
Si le père a été effacé dès le
départ, comment permettre cette représentation ?
Le choix de légaliser la PMA
engage la société entière dans une voie qui nie les rôles différents mais
complémentaires de l’homme et de la femme dans l’éducation d’un enfant. Elle
nie le rôle spécifique du père. Ce choix tendrait à
décrédibiliser le rôle paternel et
porte préjudice au rôle symbolique du père dans l’ensemble de la société.
L’importance de la différence et
de la complémentarité des sexes dans l’éducation et la construction
psychologique des enfants mais aussi dans la société ne peut être évacuée.
RÉFÉRENCES "EDUCATION"
« En opposition à la relation d’attachement
mère-enfant, je propose d’utiliser « la relation d’activation » pour qualifier
le lien affectif qui s’établit entre le père et l’enfant. Contrairement à la
relation d’attachement mère-enfant qui permet d’apaiser l’enfant,
la relation d’activation père-enfant permet de
répondre au besoin de l’enfant d’être activé, au besoin de dépassement,
d’apprendre à prendre des risques… ».
D. Paquette, La relation père-enfant
et l’ouverture au monde
« Plusieurs chercheurs ont associé l’absence du
père […] à l’incidence plus élevée de troubles de comportement (incluant les
agressions) chez les garçons ».
Furstenberg,
Morgan, Allison, Paternal participation and children’s well-being after marital
dissolution, American Sociological Review, 52, 696-701 (cité in D. Paquette)
11- CHOIX ?
Lorsqu’on dit …
Pourquoi ne pas laisser chacun
faire ce qu’il veut ?
… a-t-on pensé à ?
Sauf à vouloir instaurer un état
de nature où le plus fort l’emporte sur le plus faible, la loi est là pour poser des limites afin que le désir tout puissant de
l’un n’empiète pas sur le droit de l’autre, surtout s’il est vulnérable (en
l’occurrence l’enfant). L’intérêt de l’enfant doit primer.
RÉFÉRENCES "CHOIX"
N. Heinich, sociologue, Le Figaro,
15/09/2017 : PMA pour toutes : « Nous vivons le règne du parent roi »
12- PROGRÈS ?
Lorsqu’on dit …
C’est le progrès, la science le
permet, pourquoi le refuser ?
… a-t-on pensé à ?
Au XVIème siècle, qui est le
siècle de l’humanisme, Rabelais disait déjà :
« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Tout ce qui est
techniquement possible n’est pas forcément souhaitable.
Ces techniques ouvrent la porte à l’eugénisme et risquent de faire de la procréation non plus un acte naturel, mais un
acte technologique et surtout
commercial ! Pour s’en convaincre, il suffit, par exemple, d’aller
consulter les profils des donneurs sur le site de cryosinternational.com.
RÉFÉRENCES "PROGRES ?"
G. Biard : « L’ovule en marche », Charlie
Hebdo n°1313 du 20 septembre 2017
« La PMA pour toutes, dernière frontière avant le
transhumanisme »
François-Xavier Bellamy, Le Figaro, 15/09/2017
« La PMA est avant tout un gigantesque marché ».
Alexis Escudero, La Reproduction artificielle
de l’humain, cité in Libération du 31.10.14
13- AVIS FAVORABLE ?
Lorsqu’on dit …
Le CCNE a rendu un avis favorable
sur la PMA.
… a-t-on pensé à ?
Tout d’abord, l’avis du CCNE a mis
en exergue ce qu’il appelle des « points de butée »* (pp. 26-27) [*c.-à-d. des
problèmes]
Il souligne notamment l’absence d’études fiables concernant le devenir
des enfants des familles homoparentales.
Il met en garde aussi sur le risque de marchandisation des produits du
corps humain : l’ouverture de l’insémination aux couples de femmes aura
pour
effet de mettre fin à la gratuité
des gamètes, qui sont d’ores et déjà insuffisantes pour répondre aux couples
hommes-femmes infertiles (cf. exemple en Belgique et au Canada).
Ensuite, 11 membres sur 39 ont émis un avis défavorable à l’ouverture de
l’insémination aux couples de femmes (pp. 49-51), sachant que dans
le groupe de travail sur la
question (16 membres) 7 membres étaient contre (43 %) et 9 pour.
En outre, dans un avis n°90 du 24
novembre 2005, le même CCNE indiquait : « L’ouverture de l’AMP à
l’homoparentalité ou aux personnes seules ouvrirait de fait ce recours à toute
personne qui en exprimerait le désir et constituerait peut-être alors un excès
de l’intérêt individuel sur l’intérêt collectif.
La médecine serait simplement convoquée pour satisfaire un droit
individuel à l’enfant. »
Vérité en 2005, erreur en 2017 ?
L’éthique est-elle donc fluctuante au gré de la composition d’un « organe
d’experts » ?
RÉFÉRENCES "AVIS FAVORABLE
?"
« Il serait pertinent de pouvoir s’appuyer sur des
études fiables explorant, dans ces nouvelles
situations, le devenir des enfants dans ses
multiples aspects (santé, réussite scolaire, relations amicales) » (p.26)
http://www.ccne-ethique.fr/fr/publications/avis-du-ccne-du-15-juin-2017-sur-les-demandes-societales-derecours-lassistance#.WgHjRGde7IU
Lorsqu’on dit …
La PMA est nécessaire car il n’y a
pas assez d’enfants à adopter.
… a-t-on pensé à ?
Les causes de ce manque d’enfants
à adopter sont à rechercher ailleurs (peu d’accouchements sous X, diminution
de l’adoption internationale…).
En outre – et de l’avis du CCNE –
l’ouverture de la PMA aux couples de femmes va aggraver la pénurie de sperme et
priver les couples hommes-femmes infertiles de l’accès réel à la PMA.
En tout état de cause, il n’y a
pas de « droit à l’enfant ».
15- GPA ?
Lorsqu’on dit …
Rassurez-vous, nous sommes fermement
opposés à la GPA !
… a-t-on pensé à ?
Cette transgression en appellera
d’autres à commencer par la GPA (mère porteuse) pour les couples d’hommes qui
pourront alors d’autant plus se prévaloir d’une inégalité par rapport aux
couples de femmes.
16- LESBOPHOBES ?
Lorsqu’on dit …
Les opposants à l’extension de la
PMA sont lesbophobes !
… a-t-on pensé à ?
Le débat en question mérite mieux
que des invectives ou des caricatures.
Vouloir réserver l’assistance
médicale à la procréation pour les cas d’infertilité
pathologique constatée entre un
homme et une femme est une position
fondée anthropologiquement, socialement et juridiquement (voir
développements supra.). C’est, aussi,
l’état du droit positif et c’était, il y
a peu (avis n°90 du 24/11/2005),
la position du Comité Consultatif National d’Éthique (CCNE).
L’Eglise catholique est, elle, réservée
sur toute assistance médicale à la procréation qu’elle soit, d’ailleurs,
hétérologue (avec un tiers donneur) ou homologue (au sein du couple) pour des
raisons exposées dans un document de référence liées notamment à la question
des embryons dits surnuméraires et à l’absence d’acte conjugal.
D’autres personnes, issues d’une ‘culture’ différente, ont aussi émis
une critique de toute PMA.
RÉFÉRENCES "LESBOPHOBES ?"
« [La FIVETE homologue] remet
la vie et l’identité de l’embryon au pouvoir des médecins et des biologistes,
et instaure une domination de la technique sur l’origine et la destinée de la
personne humaine » (II, B, §5).
Instruction
Donum Vitae, Sur le respect de la vie humaine naissante et la dignité de la procréation.
Réponses à quelques questions d’actualité, 1987
« La PMA et la GPA, c’est la boite de Pandore :
eugénisme, homme augmenté. Avec ça, l’évènement de la naissance, qui est un
évènement biologique, aléatoire, devient organisé
et géré dans un objectif très particulier. Ces
méthodes créent quelque chose de complètement artificiel et programmé alors que
la richesse du vivant est du côté de l’improbable. Je ne
rentre pas dans des considérations morales. Je ne regarde que le phénomène et
ses conséquences sur le vivant »
José Bové, Limites n°6, avril 2017
Lorsqu’on dit …
Défiler dans la rue,
est-ce opportun ?
… a-t-on pensé à ?
"Tout le monde ne peut pas
prendre la parole publiquement. Les évêques le font et souvent peuvent
s’exprimer dans les médias. Ils sont reçus par les
autorités devant lesquelles ils
portent leurs préoccupations en s’appuyant sur des arguments fondés en raison
pour pouvoir être écoutés. En revanche,
la
plupart des citoyens n’ont souvent pour seul moyen d’expression que la
manifestation publique. Ils doivent pouvoir s’exprimer. Donc cette démarche
est, non seulement licite, mais vraiment utile."
Lorsqu’on dit …
Tout est plié
d’avance
… a-t-on pensé à ?
"C’est une question
d’espérance. Celui qui reste fidèle au Ressuscité
n’est jamais vaincu. Même si la loi venait à passer, nous pourrons être
fiers d’avoir
contribué à la réflexion et au
témoignage de la vérité. Nous ne nous mobilisons pas seulement pour l’immédiat,
mais pour l’avenir, car la dignité de
l’homme est inaliénable. L’Histoire montre que ce sont les résistants qui transforment le monde, la masse des
moutons indifférents ou résignés ne change rien."
Lorsqu’on dit …
La voix de l’Église
est-elle crédible, audible, au-delà du cercle habituel des catholiques
… a-t-on pensé à ?
"La voix de l’Église est aussi celle de tous les fidèles et la meilleure manière d’être crédibles est
de vivre ce que nous annonçons. Je crois que des
chrétiens conséquents, qui intègrent l’Évangile dans leur vie et ne se
conforment pas au monde, ont un impact
considérable sur l’ensemble des citoyens en particulier si la joie qui les
habite est perceptible."
Lorsqu’on dit …
Je voudrais bien
aller manifester mais je n'ose pas et je ne sais pas comment faire.
… a-t-on pensé à ?
Toutes les informations transport pour la Dordogne sont
accessibles en cliquant sur ce lien :
INFO TRANSPORTS pour le 6 Octobre 2019
Je ne suis pas seul. Le voyage en car me permet d'être pris en
charge depuis mon lieu d'embarquement jusqu'à mon retour.
Lorsqu’on dit …
Je voudrais bien
mais je ne peux vraiment pas y aller.
… a-t-on pensé à ?
Au moins, je peux en parler autour de moi.
Si je le peux, je réponds à la
demande d'aide financière pour
permettre à toutes les familles qui le souhaitent de se rendre à Paris.