LOI BIOÉTHIQUE : PISTES DE DISCERNEMENT


Loi de Bioéthique ?
La loi de bioéthique a été votée en première lecture à l’Assemblée Nationale. La commission spéciale du Sénat procède actuellement à des auditions et entamera son étude à partir du 7 janvier 2020. L’examen en séance publique débutera à partir du 21 janvier. Le processus législatif va se poursuivre jusqu’à la fin juin 2020.

Que répondre à certaines affirmations ?
Que faire ?
Nous vous proposons une série de pistes d’aide au discernement sur ce sujet.
Nous évoquerons certaines affirmations communément entendues à propos de cette loi de bioéthique en cours d'examen et d'apporter à chacun des éléments de réponse à ses interlocuteurs.
Tous ces éléments proviennent de huit fiches élaborées par la Confédération Nationale des Associations Familiales Catholiques pour aider au discernement sur ce sujet.

Voici l’analyse de la première affirmation :   

Que répondre à :
1- Tout le monde a droit à un enfant ! Si c’est possible, pourquoi les femmes célibataires n’auraient pas le droit d’avoir des enfants ? 

 Ce que dit le projet de loi
Art. L. 2141-2. – L’assistance médicale à la procréation est destinée à répondre à un projet parental. Tout couple formé d’un homme et d’une femme ou de deux femmes ou toute femme non mariée ont accès à l’assistance médicale à la procréation après les entretiens particuliers des demandeurs avec les membres de l’équipe médicale clinicobiologique pluridisciplinaire effectués selon les modalités prévues à l’article L. 2141-10.

 Ce que dit l’Église
CEC 2378 – L’enfant n’est pas un dû, mais un don. [...] L’enfant ne peut être considéré comme un objet de propriété, ce à quoi conduirait la reconnaissance d’un prétendu « droit à l’enfant ». En ce domaine, seul l’enfant possède de véritables droits : celui « d’être le fruit de l’acte spécifique de l’amour conjugal de ses parents, et aussi le droit d’être respecté comme personne dès le moment de sa conception » (CDF, instr. « Donum vitæ « 2, 8).

CEC 2293 – La science et la technique sont de précieuses ressources quand elles sont mises au service de l’homme et en promeuvent le développement intégral au bénéfice de tous ; elles ne peuvent cependant indiquer à elles seules le sens de l’existence et du progrès humain. La science et la technique sont ordonnées à l’homme, dont elles tirent origine et accroissement ; elles trouvent donc dans la personne et ses valeurs morales l’indication de leur finalité et la conscience de leurs limites.

 Ce que nous pouvons faire
 Ecrire à notre député et aux sénateurs de notre département pour promouvoir les 4 demandes de Marchons Enfants ! :
- Retrait du projet de loi,
- Développement d’une politique de la fécondité et d’un plan de lutte contre l’infertilité,
- Inscription du principe de précaution pour la procréation humaine et la filiation,
- Abolition mondiale de la GPA et de toute marchandisation humaine.

Ce que nous pouvons dire à nos concitoyens
• Ce qui permet la vie, c’est la rencontre d’un gamète masculin et d’un gamète féminin. Même dans les familles avec une femme seule, il faut à un moment un homme et une femme. La sexuation reste indispensable à la transmission de la vie. Si on fonde la filiation sur la volonté seule, volonté par nature fluctuante, on fragilise fortement le lien parent-enfant. Par ailleurs, sans le critère médical d’infertilité, il n’y a plus aucune limite, limite de l’âge ou du nombre de parent, par exemple.
• Près de quatre familles monoparentales sur dix vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté et plus de 2,8 millions d’enfants sont en situation de pauvreté (INSEE 2018). La monoparentalité conduit souvent à la pauvreté car elle pose des difficultés d’organisation et entraîne une baisse notable du niveau de vie. Comment encourager des femmes à élever seule un enfant quand on sait que cette situation est la porte ouverte à la pauvreté ?
• Le nombre de familles monoparentales est important en France aujourd’hui puisqu’il représente plus de 20% des familles. Cette situation, même si elle peut être bien vécue, présente toujours des difficultés et expose les enfants à des risques, notamment en cas de chômage, de maladie ou du décès de leur unique parent. Organiser légalement l’insémination par un donneur d’une femme seule signifie imposer volontairement à des enfants la possibilité de subir ces risques.

Que répondre à :

2- « Les gens qui sont contre cette loi sont homophobes.» 

 Ce que dit le projet de loi
Art. L. 2141-2 – L’accès à l’assistance médicale à la procréation « ne peut faire l’objet d’aucune différence de traitement, notamment au regard du statut matrimonial ou de l’orientation sexuelle des demandeurs.

 Ce que dit l’Église
CEC 2358 – Un nombre non négligeable d’hommes et de femmes présente des tendances homosexuelles foncières. Cette propension […] constitue pour la plupart d’entre eux une épreuve. Ils doivent être accueillis avec respect, compassion et délicatesse. On évitera à leur égard toute marque de discrimination injuste.

CEC 2270 – La vie humaine doit être respectée et protégée de manière absolue depuis le moment de la conception. Dès le premier moment de son existence, l’être humain doit se voir reconnaître les droits de la personne, parmi lesquels le droit inviolable de tout être innocent à la vie (cf. CDF, instr. « Donum vitæ « 1, 1).

Ce que nous pouvons dire à nos concitoyens
La naissance d’un enfant est toujours une bonne nouvelle, quel que soit ce que vivent ses parents, mais il y a des modes de transmissions de la vie qui sont meilleurs que d’autres.
• Quand on lève le critère d’infertilité, il s’agit de la PMA pour tous, hors de tout contexte médical avec, rapidement, un risque de recherche de « l’enfant parfait » et donc de l’eugénisme.
• Ce qui permet la vie, c’est la rencontre d’un gamète masculin et d’un gamète féminin. Même dans les familles avec deux parents de même sexe, il faut à un moment un homme et une femme. La sexuation reste indispensable à la transmission de la vie. Si on fonde la filiation sur le seul désir d’enfant alors il n’y a plus aucune limite (âge, nombre de parents…).
• Ce que l’on nomme un nouveau « droit » entraine de nombreuses conséquences pour toutes les familles : filiation juridique fragilisée car fondée sur le désir, marchandisation des gamètes, entrée dans un système eugénique, effacement du père.
• Pour tous les Français, les mots « père » et « mère » désignent ceux qui leur ont donné la vie ou qui auraient pu le faire (adoption) dans une filiation vraisemblable. Ce n’est pas à la loi de changer le sens des mots.
• Il est déjà très compliqué pour un enfant de naître de PMA et d’être greffé sur un arbre dont il n’est pas issu. Comme dans l’adoption, un travail psychique est à faire pour que cette greffe prenne. Est-elle réalisable dans un contexte non vraisemblable ?
Homme et femme sont égaux mais non identiques ou interchangeables. C’est d’ailleurs bien la raison pour laquelle une personne homosexuelle ne peut concevoir de partager sa vie avec une personne du sexe opposé. Dans une relation parent-enfant, la mère et le père, du fait même de leur identité masculine ou féminine, créent une relation particulière avec leur enfant, et lui apportent des éléments propres. Imposer à un enfant la privation de cette altérité ne respecte pas ses droits fondamentaux.
Le bien de l’enfant doit prévaloir sur celui des adultes. La Convention Internationale des Droits de l’Enfant, ratifiée par la France, indique (Art7) : « L’enfant (…) a (…) dans la mesure du possible, le droit de connaître ses parents et d’être élevé par eux ». Ce texte a été signé le 20 novembre 1989, il y a 30 ans. Le mot « parents » ne peut désigner « ceux qui ont l’intention d’être parents » sous peine de priver ce droit de l’enfant de tout contenu. Ce texte évoque l’enfant à sa naissance, et les parents visés sont les parents de naissance, les géniteurs, père et mère de l’enfant.
• Enfin, cette loi ouvre largement la porte à la GPA pour les couples d’hommes : comment interdire aux hommes ce qu’on autoriserait pour les femmes ?

Ce que nous pouvons faire
Écrire à son sénateur pour le sensibiliser aux enjeux de la loi

Que répondre à :
3- « Ce n’est pas possible de créer des embryons animaux-humains !» 

 Ce que dit le projet de loi
L’article 17 de la loi de bioéthique remplace le second alinéa de l’article L. 2151-2 du code de la santé publique par celui-ci : « La modification d’un embryon humain par adjonction de cellules provenant d’autres espèces est interdite. »
Le texte initial était celui-ci : « La création d’embryons transgéniques ou chimériques est interdite ».
Si la modification d’un embryon humain par adjonction de cellules provenant d’autres espèces est interdite, la création d’embryons transgéniques ou chimériques (constitués de deux ou de plusieurs variétés de cellules ayant des origines génétiques différentes) n’est plus interdite.

 Ce que dit l’Église
CEC 2415 – Le septième commandement demande le respect de l’intégrité de la création. Les animaux, comme les plantes et les êtres inanimés, sont naturellement destinés au bien commun de l’humanité passée, présente et future (cf. Gn 1, 28-31). L’usage des ressources minérales, végétales et animales de l’univers, ne peut être détaché du respect des exigences morales. La domination accordée par le Créateur à l’homme sur les êtres inanimés et les autres vivants n’est pas absolue ; elle est mesurée par le souci de la qualité de la vie du prochain, y compris des générations à venir ; elle exige un respect religieux de l’intégrité de la création.


Ce que nous pouvons dire à nos concitoyens
• Cette modification de la loi permettrait que des cellules humaines soient greffées sur des embryons d’animaux et que ceux-ci se développent jusqu’à leur naissance. On pourrait ainsi faire fabriquer des organes humains par des animaux. Par exemple, un pancréas ou un coeur après injection de cellules humaines à un embryon de porc. En se développant, l’embryon puis le foetus de porc pourrait développer un pancréas ou un coeur humain qui seraient prélevés après la naissance, en abattant l’animal. On prétend ainsi compenser le manque d’organes disponibles pour des greffes humaines. Il s’agit jusqu’à présent d’une utopie.
• Si des cellules humaines migraient vers le cerveau de l’animal, cela pourrait contribuer à créer une conscience humaine chez l’animal, brouillant alors la frontière entre les espèces.
• Par ailleurs, le recours aux chimères pourrait entrainer des risques de transmission de maladies animales à l’homme.
• La question se pose aussi de la justice d’une approche des animaux uniquement comme ressources de laboratoire exploitables pour la santé des êtres humains.
• De nombreux courants encouragent un retour au respect de la nature et de l’environnement, à une écologie intégrale. Mais tout se passe comme si le principe de précaution s’appliquait au seul environnement et non pas à l’espèce humaine.
• Les scientifiques cherchent sans cesse à repousser les limites de ce qui est acceptable : la loi n’est pas là pour emboiter le pas de pratiques contestables, elle doit pouvoir s’opposer aux dérives scientifiques.


Ce que nous pouvons faire
Sensibiliser les élus et les responsables des mouvements écologistes et leurs sympathisants, en les invitant à participer à la marche du 19 janvier.

Que répondre à :
4- « Beaucoup d’enfants ne connaissent pas leur père
et ils s’en portent bien.  » 

 Ce que dit le projet de loi
Art. L. 2143-2. – Toute personne conçue par assistance médicale à la procréation avec tiers donneur peut, si elle le souhaite, accéder à sa majorité aux données non identifiantes et à l’identité de ce tiers donneur.
Art. 342-9. – En cas de procréation médicalement assistée avec tiers donneur, aucun lien de filiation ne peut être établi entre l’auteur du don et l’enfant issu de la procréation.
Aucune action en responsabilité ne peut être exercée à l’encontre du donneur.


 Ce que dit l’Église
CEC 2376 – Les techniques qui provoquent une dissociation des parentés, par l’intervention d’une personne étrangère au couple (don de sperme ou d’ovocyte, prêt d’utérus) sont gravement déshonnêtes. Ces techniques (insémination et fécondation artificielles hétérologues) lèsent le droit de l’enfant à naître d’un père et d’une mère connus de lui et liés entre eux par le mariage. Elles trahissent « le droit exclusif à ne devenir père et mère que l’un par l’autre ».
CEC 2200 – L’observation du quatrième commandement comporte sa récompense : « Honore ton père et ta mère afin d’avoir longue vie sur la terre que le Seigneur ton Dieu te donne » (Ex 20, 12 ; Dt 5, 16). Le respect de ce commandement procure avec les fruits spirituels, des fruits temporels de paix et de prospérité. Au contraire, l’inobservance de ce commandement entraîne de grands dommages pour les communautés et pour les personnes humaines.


Ce que nous pouvons dire à nos concitoyens
La Convention Internationale des Droits de l’Enfant déclare que « chaque enfant a le droit de connaître ses parents et d’être élevé par eux ». (Art.7 de la CIDE). Elle reconnaît ainsi la place irremplaçable du père. Ce qu’apporte un père, c’est justement de ne pas être une mère. Il permet à l’enfant de ne pas être né du désir d’une seule, sa mère, mais de se penser comme fruit du désir d’amour de ses parents l’un pour l’autre.
• La levée de l’anonymat dans le projet de loi témoigne du malaise des enfants qui n’ont pas accès à leur ascendance. Si c’était sans conséquence, pourquoi leur permettre d’accéder à l’identité de leur donneur ?
• L’absence de père liée aux accidents de la vie est source de souffrances. Les personnes qui ont été privées de père du fait d’un divorce, d’un décès prématuré ont, toute leur vie, souffert de ce manque. Pourquoi, dès lors, vouloir délibérément créer une situation de difficile pour l’enfant ?
• Pour les enfants orphelins, l’adoption sert à remédier à un accident de la vie qui a privé l’enfant de ses parents, pas à répondre à un « droit à l’enfant ».
• Bien qu’interdit, le développement très important des tests génétiques (100 000 par an en France), montre que savoir d’où l’on vient est capital pour la construction de la personne. Une grande partie de ceux qui ont réalisé ces tests dans le but de retrouver leur filiation manquante, cherchent ensuite à nouer des liens avec les personnes qui leur sont reliées génétiquement : en premier lieu avec le parent manquant et, si celui-ci est déjà décédé, avec ceux qui le relient à ce parent. Leur quête montre qu’on ne peut se résoudre à la privation de sa lignée paternelle.

Ce que nous pouvons faire
Témoigner des bons moments passés avec son père ou son grand-père
Valoriser le rôle des pères en demandant la médaille de la famille (avoir élevé 4 enfants ou plus dont l’aîné a plus de 16 ans). 

Que répondre à :
5- « Tant mieux si on peut sélectionner des enfants
qui n’ont pas de maladies.» 

 Ce que dit le projet de loi
Art. L. 2141-3-1. – Des recherches menées dans le cadre de l’assistance médicale à la procréation peuvent être réalisées sur des gamètes destinés à constituer un embryon ou sur un embryon conçu in vitro avant ou après son transfert à des fins de gestation, si chaque membre du couple ou la femme non mariée y consent.

 Ce que dit l’Église
CEC 2294 – Il est illusoire de revendiquer la neutralité morale de la recherche scientifique et de ses applications. D’autre part, les critères d’orientation ne peuvent être déduits ni de la simple efficacité technique, ni de l’utilité qui peut en découler pour les uns au détriment des autres, ni pis encore, des idéologies dominantes. La science et la technique requièrent de par leur signification intrinsèque le respect inconditionné des critères fondamentaux de la moralité ; elles doivent être au service de la personne humaine, de ses droits inaliénables, de son bien véritable et intégral, conformément au projet et à la volonté de Dieu.
CEC 2295 – Les recherches ou expérimentations sur l’être humain ne peuvent légitimer des actes en eux-mêmes contraires à la dignité des personnes et à la loi morale. Le consentement éventuel des sujets ne justifie pas de tels actes. L’expérimentation sur l’être humain n’est pas moralement légitime si elle fait courir à la vie ou à l’intégrité physique et psychique du sujet des risques disproportionnés ou évitables.

Ce que nous pouvons dire à nos concitoyens
Le diagnostic pré-implantatoire reste limité au cas de la transmission d’une maladie d’une particulière gravité au sein d’une famille (comme la mucovisidose, par exemple). Le diagnostic pré implantatoire (DPI) n’a pas été systématisé dans la nouvelle loi.
• Mais l’élargissement de la PMA à toutes les femmes va entrainer un manque de gamètes, les dons étant déjà à peine suffisants. Tous les pays qui ont ouvert la PMA ont rétribué les donneurs ou acheté du sperme à l’étranger. On entrerait alors dans la marchandisation des produits du corps humain. L’achat de sperme entrainerait la sélection des donneurs et des spermatozoïdes (si je paye, je veux pouvoir choisir). S’il y a possibilité de choix, il y a discrimination et rejet de certains : c’est le principe de l’eugénisme.
• Il suffit déjà d’aller consulter les profils des donneurs sur le site de Cryos International, la plus grande banque de sperme et d’ovules au monde, où l’on peut choisir le donneur en fonction de son physique.
• Si on commence à scruter les maladies, il n’y a plus de limites. Certains pays en sont déjà à éliminer les personnes souffrant de strabisme. Les porteurs de handicap eux-mêmes se sentent aujourd’hui discriminés par cette aspiration au bébé zéro défaut.
• L’enfant parfait est une illusion et sélectionner les embryons pour qu’ils aboutissent à la naissance d’un enfant répondant à des normes définies, entraîne des risques accrus de déception et de désinvestissement des parents lorsque l’enfant ne répondra pas ultérieurement à leurs attentes.


Ce que nous pouvons faire
• Ecrire à son carnet d’adresse pour inviter à manifester le 19 janvier en redonnant les arguments qui nous touchent le plus.

Que répondre à :
6- « La loi est passée, ça ne sert plus à rien. » 

 Ce que dit le projet de loi
La loi a été votée en première lecture à l’Assemblée Nationale le 15 octobre. Elle n’en est qu’au début du processus législatif. Elle n’est pas votée définitivement, elle n’a pas été promulguée. Il y a encore plus de 6 mois de déroulement des travaux parlementaires.

 Ce que dit l’Église
DSE 565 – Pour les fidèles laïcs, la politique est une expression qualifiée et exigeante de l’engagement chrétien au service des autres*. La recherche du bien commun dans un esprit de service, le développement de la justice avec une attention particulière aux situations de pauvreté et de souffrance, le respect de l’autonomie des réalités terrestres, le principe de subsidiarité, la promotion du dialogue et de la paix dans la perspective de la solidarité: telles sont les orientations auxquelles l’action politique des chrétiens laïcs doit s’inspirer. Tous les croyants, en tant que titulaires des droits et des devoirs de la citoyenneté, sont tenus de respecter ces orientations ; ceux qui ont des tâches directes et institutionnelles dans la gestion des problématiques complexes de la chose publique, aussi bien dans les administrations locales que dans les institutions nationales et internationales, devront spécialement en tenir compte.
* Paul VI Lettre apost. « Octogesima Adveniens » (14 mai 1971)

Ce que nous pouvons dire à nos concitoyens
• La loi a été votée en première lecture à l’Assemblée nationale le 15 octobre par 359 voix pour, 114 voix contre et 72 abstentions. A partir du 7 janvier 2020, la loi sera étudiée par la commission spéciale de bioéthique du Sénat, qui devrait adopter un texte fin janvier. S’il est différent de celui de l’Assemblée nationale, le texte du Sénat retournera à l’Assemblée nationale pour une deuxième lecture avant de repartir pour une seconde lecture également au Sénat. Deux examens sont possibles par Chambre. Si le désaccord persiste, une commission mixte paritaire (CMP), composée de 7 députés et 7 sénateurs, se réunira pour travailler à une rédaction consensuelle du texte de loi. Elle peut décider de retenir la rédaction précédemment adoptée par l’une ou l’autre assemblée ou bien faire de nouvelles propositions de rédaction pour certains articles. Le gouvernement peut refuser le texte de conciliation proposé par la CMP. Si la CMP aboutit à un texte de conciliation et que ce texte est accepté par le gouvernement, il est examiné en séance par les 2 assemblées, sans passage préalable en commission. La discussion des articles se limite à la discussion et au vote des amendements du gouvernement ou acceptés par lui. Si la CMP n’arrive pas à rédiger un texte consensuel, le Gouvernement peut donner le dernier mot à l’Assemblée nationale. Si le calendrier voulu par le gouvernement est maintenu, la loi pourrait être promulguée avant l’été 2020.
• Rien n’est joué ! La majorité sénatoriale étant différente de celle de l’Assemblée nationale, le texte adopté par le Sénat sera différent de celui voté le 15 octobre. Le processus de navette pourra être engagé et, sans doute, le passage en commission paritaire mixte. Il est encore temps de se mobiliser !
• Beaucoup de personnes se déclarent favorables au projet de loi car elles ne sont pas informées des véritables enjeux. Une fois qu’elles en prennent conscience, elles changent souvent d’avis.
• Si les pouvoirs publics ont la conviction que l’opposition à la loi est forte et large, le projet de loi pourrait être abandonné.
• Certaines lois n’ont jamais été appliquées, faute de décrets d’application ou d’autres, comme la loi sur le CPE en 2006, ont été retirées. Tout est encore possible !

Ce que nous pouvons faire
Écrire aux sénateurs de son département et à son député.
Rencontrer son député lors de sa permanence locale.
Organiser des moyens de transport en masse vers Paris le 19 janvier pour la deuxième manifestation de « Marchons Enfants ! »
Motiver ses proches pour aller manifester

Que répondre à :
7- « Cette loi n’enlève rien à personne mais elle ouvre de nouveaux droits pour les femmes. » 

 Ce que dit le projet de loi
Article L. 2141-2 – Tout couple formé d’un homme et d’une femme ou de deux femmes ou toute femme non mariée ont accès à l’Assistance Médicale à la Procréation.

 Ce que dit l’Église
DSE 235 – Le désir de maternité et de paternité ne justifie aucun « droit à l’enfant », tandis que les droits de l’enfant à naître sont évidents, enfant auquel doivent être garanties des conditions optimales d’existence, grâce à la stabilité de la famille fondée sur le mariage et la complémentarité des deux figures, paternelle et maternelle.
Le développement rapide de la recherche et de ses applications techniques dans la sphère de la reproduction pose de nouvelles et délicates questions qui interpellent la société et les normes qui régissent la vie sociale en commun.

Ce que nous pouvons dire à nos concitoyens
La PMA pour tous, hors critère d’infertilité, impacte toutes les familles :
En élargissant la PMA à toutes les femmes, on modifie la filiation qui n’est plus seulement fondée ou calquée sur la réalité biologique mais fondée sur les seuls désirs. Il ne sera plus tenable d’imposer sa paternité à un homme qui n’en veut pas, dès lors qu’il n’a pas l’intention d’être père : « Je suis père de cet enfant, peut-être puisque le test ADN l’affirme, mais je n’en avais pas le souhait, je ne projetais pas de devenir père. Je ne veux pas le reconnaitre ».
• Qui dit simple volonté dit réversibilité. Allons-nous vers un « divorce » parents-enfants ?
• Cette loi ouvre grand la porte à la GPA car il sera impossible de refuser aux hommes ce que l’on accorde aux femmes.
• Il y a déjà un manque de gamètes, il ne fera qu’augmenter, encourageant à l’achat de sperme à l’étranger ou à la rétribution des donneurs français. L’achat implique le désir de choisir et de sélectionner. Cela mettrait en route un processus eugénique de discrimination des embryons à naître selon leurs caractéristiques. A Chypre, on peut déjà pratiquer des PMA en choisissant le sexe de l’enfant.
• Cette loi où les femmes deviendraient mères sans père indique à tous les hommes et à tous les pères qu’ils sont accessoires auprès des enfants et qu’on peut les réduire à des « fournisseurs de ressources biologiques ».
• Le remboursement de la PMA pour toutes par la Sécurité sociale concerne tous les Français : le coût de la prise en charge à 100% des PMA pour des personnes en bonne santé se fera au détriment de la prise en charge de soins pour des personnes malades.
• La médecine elle-même est impactée et les médecins transformés en prestataires de service.
• Cette loi institue un « droit à l’enfant » et signifie à tous les enfants que les adultes ont ce droit sur eux. La sexuation de la reproduction indique qu’ils ne sont pas le fruit d’un seul comme le serait un clone mais d’une double lignée qui leur permet de se situer comme sujet différent et unique entre ce double ancrage.

Ce que nous pouvons faire
Manifester très nombreux le 19 janvier prochain pour rappeler à nos élus que nous ne leur avons pas donné de mandat pour « révolutionner la filiation » (Nicole Belloubet).
Signer et faire signer la pétition


Que répondre à :
8- « La recherche sur l’embryon permet de trouver de nouveaux traitements pour des maladies. » 

 Ce que dit le projet de loi
Dans les articles 14, 15 et 17, le projet de loi prévoit de faire pousser l’embryon humain en laboratoire 14 jours au lieu de 7, de faire passer la recherche sur les cellules souches embryonnaires d’un régime d’autorisation à un régime de déclaration, la possibilité d’effectuer des recherches pour créer des gamètes artificiels à partir de cellules reprogrammées, d’introduire des modifications génétiques chez l’embryon (embryon transgénique), et la possibilité de créer des embryons animal-homme.

 Ce que dit l’Église
Evangile de la Vie, 63 – La même condamnation morale concerne aussi le procédé qui exploite les embryons et les foetus humains encore vivants — parfois « produits » précisément à cette fin par fécondation in vitro —, soit comme « matériel biologique » à utiliser, soit comme donneurs d’organes ou de tissus à transplanter pour le traitement de certaines maladies. En réalité, tuer des créatures humaines innocentes, même si c’est à l’avantage d’autres, constitue un acte absolument inacceptable.


Ce que nous pouvons dire à nos concitoyens
• Toutes les mesures d’encadrement sont lâchées au profit d’une dérégulation complète de la recherche sur l’embryon sous la pression des laboratoires et des intérêts financiers, le but étant de rester compétitifs quels que soient les enjeux éthiques.
• Au 31 décembre 2015, plus de 220 000 embryons étaient conservés dans l’azote liquide en France. Les parents peuvent les garder pour une implantation ultérieure, demander leur destruction ou les donner pour la recherche, ils seront alors détruits ultimement.Le nombre d’embryons cryoconservés ne cesse d’augmenter en France sans réflexion sur leur création
et leur devenir. Pour un enfant qui vient au monde par PMA, 17 embryons sont conçus en laboratoire (Source : Alliance Vita)
• Initialement, en 2004, la recherche sur l’embryon était autorisée en cas de « progrès thérapeutique » majeur attendu. On est ensuite passé à de simples « finalités médicales » en 2013. Depuis 2004, 280 protocoles de recherche sur l’embryon ou sur les cellules souches embryonnaires ont été ouverts. Aucun, en 15 ans, n’a débouché sur un traitement, qu’il s’agisse de régénération cardiaque, de DMLA (maladie de la rétine) ou de diabète.
• La question est aussi de savoir la limite de ces recherches : en Chine des jumelles génétiquement modifiées ont été créées en 2018.
• L’embryon est soit vu comme un être humain s’il bénéficie d’un « projet parental », soit comme un « amas de cellules » s’il est voué à la recherche. Il y a là une inégalité de statut alors qu’il s’agit de la même réalité : un être humain fragile et dépendant au tout début de sa vie, les premiers moments d’un enfant. Est-il légitime d’utiliser un être humain en vue du traitement - hypothétique - d’un autre être humain ? D’autres voies de recherche existent aujourd’hui et sont à développer, en particulier les cellules IPS, cellules adultes reprogrammées qui donnent déjà des résultats au Japon pour le traitement de la rétine.
• L’écologie montre que ces bricolages techniques sur le vivant ont des conséquences néfastes et de long terme, et que l’Homme doit imposer des limites à ce qui est techniquement possible.
                         

Ce que nous pouvons faire
Manifester très nombreux le 19 janvier prochain pour rappeler à nos élus que l’embryon n’est pas un « amas de cellules » (A Buzyn).
• Signer et faire signer la pétition
• Faire adhérer aux AFC

URGENT

Pétition à l'attention du Président de la République

"Marchons Enfants" a lancé une pétition pour le retrait du projet de loi bioéthique :

Merci d'avance de la signer, et aussi de la faire circuler par whatsapp, sms, mail, FaceBook, Twitter, Instagram... auprès de vos parents, frères, sœurs, cousins, cousines, amis, partenaires de foot ou de comédie musicale, voisins, collègues... Chacun de nous est le meilleur ambassadeur de la pétition auprès de son entourage !
Je signe la pétition : Papa t'es où ?