Loi de Bioéthique ?
La loi de bioéthique a été votée en
première lecture à l’Assemblée Nationale. La commission spéciale du Sénat
procède actuellement à des auditions et entamera son étude à partir du 7
janvier 2020. L’examen en séance publique débutera à partir du 21 janvier. Le
processus législatif va se poursuivre jusqu’à la fin juin 2020.
Que répondre à certaines affirmations ?
Que faire ?
Nous
vous proposons une série de pistes d’aide au discernement sur ce sujet.
Nous évoquerons certaines affirmations communément entendues à propos de
cette loi de bioéthique en cours d'examen et d'apporter à chacun des éléments
de réponse à ses interlocuteurs.
Tous ces éléments proviennent de huit
fiches élaborées par la Confédération Nationale des Associations Familiales
Catholiques pour aider au discernement sur ce sujet.
Voici l’analyse de la première affirmation
:
Que répondre à :
1- Tout
le monde a droit à un enfant ! Si c’est possible, pourquoi les femmes
célibataires n’auraient pas le droit d’avoir des enfants ?
Ce que dit le projet de loi
Art. L.
2141-2. – L’assistance médicale à la procréation est destinée à répondre à un
projet parental. Tout couple formé d’un homme et d’une femme ou de deux femmes
ou toute femme non mariée ont accès à l’assistance médicale à la procréation
après les entretiens particuliers des demandeurs avec les membres de l’équipe
médicale clinicobiologique pluridisciplinaire effectués selon les modalités
prévues à l’article L. 2141-10.
Ce que dit l’Église
CEC 2378 – L’enfant
n’est pas un dû, mais un don. [...] L’enfant ne peut être considéré comme
un objet de propriété, ce à quoi conduirait la reconnaissance d’un prétendu «
droit à l’enfant ». En ce domaine, seul l’enfant possède de véritables
droits : celui « d’être le fruit de l’acte spécifique de l’amour conjugal
de ses parents, et aussi le droit d’être respecté comme personne dès le moment
de sa conception » (CDF, instr. « Donum vitæ « 2, 8).
CEC 2293 –
La science et la technique sont de précieuses ressources quand elles sont mises
au service de l’homme et en promeuvent le développement intégral au bénéfice de
tous ; elles ne peuvent cependant indiquer à elles seules le sens de
l’existence et du progrès humain. La science et la technique sont ordonnées à
l’homme, dont elles tirent origine et accroissement ; elles trouvent donc dans
la personne et ses valeurs morales l’indication de leur finalité et la
conscience de leurs limites.
Ce que
nous pouvons faire
Ecrire à notre député et aux sénateurs de notre
département pour promouvoir les 4 demandes de Marchons Enfants ! :
- Retrait du
projet de loi,
-
Développement d’une politique de la fécondité et d’un plan de lutte contre l’infertilité,
-
Inscription du principe de précaution pour la procréation humaine et la
filiation,
-
Abolition mondiale de la GPA et de toute marchandisation humaine.
Ce que nous pouvons dire à nos concitoyens
• Ce qui
permet la vie, c’est la rencontre d’un gamète masculin et d’un gamète féminin.
Même dans les familles avec une femme seule, il faut à un moment un homme et
une femme. La sexuation reste indispensable à la transmission de la vie.
Si on fonde la filiation sur la volonté seule, volonté par nature fluctuante, on
fragilise fortement le lien parent-enfant. Par ailleurs, sans le critère
médical d’infertilité, il n’y a plus aucune limite, limite de l’âge ou du
nombre de parent, par exemple.
• Près de
quatre familles monoparentales sur dix vivent aujourd’hui sous le seuil de
pauvreté et plus de 2,8 millions d’enfants sont en situation de pauvreté (INSEE
2018). La monoparentalité conduit souvent à la pauvreté car elle pose
des difficultés d’organisation et entraîne une baisse notable du niveau de vie.
Comment encourager des femmes à élever seule un enfant quand on sait que cette
situation est la porte ouverte à la pauvreté ?
• Le nombre
de familles monoparentales est important en France aujourd’hui puisqu’il
représente plus de 20% des familles. Cette situation, même si elle peut être
bien vécue, présente toujours des difficultés et expose les enfants à des
risques, notamment en cas de chômage, de maladie ou du décès de leur unique
parent. Organiser légalement l’insémination par un donneur d’une femme seule
signifie imposer volontairement à des enfants la possibilité de subir ces
risques.
Que répondre à :
2- « Les
gens qui sont contre cette loi sont homophobes.»
Ce que dit le projet de loi
Art. L.
2141-2 – L’accès à l’assistance médicale à la procréation « ne peut faire
l’objet d’aucune différence de traitement, notamment au regard du statut
matrimonial ou de l’orientation sexuelle des demandeurs.
Ce que dit l’Église
CEC 2358 –
Un nombre non négligeable d’hommes et de femmes présente des tendances
homosexuelles foncières. Cette propension […] constitue pour la plupart
d’entre eux une épreuve. Ils doivent être accueillis avec respect,
compassion et délicatesse. On évitera à leur égard toute marque de
discrimination injuste.
CEC 2270 –
La vie humaine doit être respectée et protégée de manière absolue depuis le
moment de la conception. Dès le premier moment de son existence, l’être
humain doit se voir reconnaître les droits de la personne, parmi lesquels
le droit inviolable de tout être innocent à la vie (cf. CDF, instr. « Donum
vitæ « 1, 1).
Ce que nous pouvons dire à nos concitoyens
• La
naissance d’un enfant est toujours une bonne nouvelle, quel que soit ce que
vivent ses parents, mais il y a des modes de transmissions de la vie qui sont
meilleurs que d’autres.
• Quand on
lève le critère d’infertilité, il s’agit de la PMA pour tous, hors de tout
contexte médical avec, rapidement, un risque de recherche de « l’enfant
parfait » et donc de l’eugénisme.
• Ce qui
permet la vie, c’est la rencontre d’un gamète masculin et d’un gamète féminin.
Même dans les familles avec deux parents de même sexe, il faut à un moment un
homme et une femme. La sexuation reste indispensable à la transmission de la
vie. Si on fonde la filiation sur le seul désir d’enfant alors il n’y a
plus aucune limite (âge, nombre de parents…).
• Ce que
l’on nomme un nouveau « droit » entraine de nombreuses conséquences pour
toutes les familles : filiation juridique fragilisée car fondée sur le
désir, marchandisation des gamètes, entrée dans un système eugénique,
effacement du père.
• Pour tous
les Français, les mots « père » et « mère » désignent ceux qui leur ont
donné la vie ou qui auraient pu le faire (adoption) dans une filiation
vraisemblable. Ce n’est pas à la loi de changer le sens des mots.
• Il est déjà
très compliqué pour un enfant de naître de PMA et d’être greffé sur un
arbre dont il n’est pas issu. Comme dans l’adoption, un travail psychique est à
faire pour que cette greffe prenne. Est-elle réalisable dans un contexte non
vraisemblable ?
• Homme
et femme sont égaux mais non identiques ou interchangeables. C’est
d’ailleurs bien la raison pour laquelle une personne homosexuelle ne peut
concevoir de partager sa vie avec une personne du sexe opposé. Dans une
relation parent-enfant, la mère et le père, du fait même de leur identité
masculine ou féminine, créent une relation particulière avec leur enfant, et
lui apportent des éléments propres. Imposer à un enfant la privation de cette
altérité ne respecte pas ses droits fondamentaux.
• Le
bien de l’enfant doit prévaloir sur celui des adultes. La Convention
Internationale des Droits de l’Enfant, ratifiée par la France, indique (Art7) :
« L’enfant (…) a (…) dans la mesure du possible, le droit de connaître ses
parents et d’être élevé par eux ». Ce texte a été signé le 20 novembre 1989, il
y a 30 ans. Le mot « parents » ne peut désigner « ceux qui ont l’intention
d’être parents » sous peine de priver ce droit de l’enfant de tout contenu. Ce
texte évoque l’enfant à sa naissance, et les parents visés sont les parents de
naissance, les géniteurs, père et mère de l’enfant.
• Enfin,
cette loi ouvre largement la porte à la GPA pour les couples d’hommes : comment
interdire aux hommes ce qu’on autoriserait pour les femmes ?
Ce que nous pouvons faire
•Écrire à son sénateur pour le sensibiliser aux enjeux de la loi
Que répondre à :
3- « Ce
n’est pas possible de créer des embryons animaux-humains !»
Ce que dit le projet de loi
L’article
17 de la loi de bioéthique remplace le second alinéa de l’article L. 2151-2 du
code de la santé publique par celui-ci : « La modification d’un embryon humain
par adjonction de cellules provenant d’autres espèces est interdite. »
Le
texte initial était celui-ci : « La création d’embryons transgéniques ou
chimériques est interdite ».
Si la
modification d’un embryon humain par adjonction de cellules provenant d’autres
espèces est interdite, la création d’embryons transgéniques ou chimériques
(constitués de deux ou de plusieurs variétés de cellules ayant des origines
génétiques différentes) n’est plus interdite.
Ce que dit l’Église
CEC 2415 –
Le septième commandement demande le respect de l’intégrité de la création.
Les animaux, comme les plantes et les êtres inanimés, sont naturellement
destinés au bien commun de l’humanité passée, présente et future (cf. Gn 1,
28-31). L’usage des ressources minérales, végétales et animales de l’univers,
ne peut être détaché du respect des exigences morales. La domination
accordée par le Créateur à l’homme sur les êtres inanimés et les autres vivants
n’est pas absolue ; elle est mesurée par le souci de la qualité de la vie
du prochain, y compris des générations à venir ; elle exige un respect
religieux de l’intégrité de la création.
Ce que nous pouvons dire à nos concitoyens
• Cette
modification de la loi permettrait que des cellules humaines soient greffées
sur des embryons d’animaux et que ceux-ci se développent jusqu’à leur
naissance. On pourrait ainsi faire fabriquer des organes humains par des
animaux. Par exemple, un pancréas ou un coeur après injection de cellules
humaines à un embryon de porc. En se développant, l’embryon puis le foetus de
porc pourrait développer un pancréas ou un coeur humain qui seraient prélevés
après la naissance, en abattant l’animal. On prétend ainsi compenser le manque
d’organes disponibles pour des greffes humaines. Il s’agit jusqu’à présent
d’une utopie.
• Si des
cellules humaines migraient vers le cerveau de l’animal, cela pourrait
contribuer à créer une conscience humaine chez l’animal, brouillant
alors la frontière entre les espèces.
• Par
ailleurs, le recours aux chimères pourrait entrainer des risques de
transmission de maladies animales à l’homme.
• La
question se pose aussi de la justice d’une approche des animaux uniquement
comme ressources de laboratoire exploitables pour la santé des êtres
humains.
• De
nombreux courants encouragent un retour au respect de la nature et de
l’environnement, à une écologie intégrale. Mais tout se passe comme si le
principe de précaution s’appliquait au seul environnement et non pas à
l’espèce humaine.
• Les
scientifiques cherchent sans cesse à repousser les limites de ce qui est
acceptable : la loi n’est pas là pour emboiter le pas de pratiques
contestables, elle doit pouvoir s’opposer aux dérives scientifiques.
Ce que nous pouvons faire
• Sensibiliser
les élus et les responsables des mouvements écologistes et leurs sympathisants, en les
invitant à participer à la marche du 19 janvier.
Que répondre à :
4- « Beaucoup d’enfants ne connaissent
pas leur père
et
ils s’en portent bien. »
Ce que dit le projet de loi
Art.
L. 2143-2. – Toute personne conçue par assistance médicale à la procréation
avec tiers donneur peut, si elle le souhaite, accéder à sa majorité aux données non identifiantes et à l’identité de
ce tiers donneur.
Art.
342-9. – En cas de procréation médicalement assistée avec tiers donneur, aucun lien de filiation ne peut être établi
entre l’auteur du don et l’enfant issu de la procréation.
Aucune action en responsabilité ne peut être
exercée à l’encontre du donneur.
Ce que dit l’Église
CEC
2376 – Les techniques qui provoquent une
dissociation des parentés, par l’intervention d’une personne étrangère au
couple (don de sperme ou d’ovocyte, prêt d’utérus) sont gravement déshonnêtes. Ces techniques (insémination et
fécondation artificielles hétérologues) lèsent le droit de l’enfant à naître
d’un père et d’une mère connus de lui et liés entre eux par le mariage. Elles
trahissent « le droit exclusif à ne devenir père et mère que l’un par l’autre
».
CEC
2200 – L’observation du quatrième
commandement comporte sa récompense : « Honore ton père et ta mère afin
d’avoir longue vie sur la terre que le Seigneur ton Dieu te donne » (Ex 20, 12
; Dt 5, 16). Le respect de ce commandement procure avec les fruits spirituels,
des fruits temporels de paix et de prospérité. Au contraire, l’inobservance de ce commandement entraîne
de grands dommages pour les communautés et pour les personnes humaines.
Ce que nous pouvons dire à nos concitoyens
• La
Convention Internationale des Droits de l’Enfant déclare que « chaque enfant a
le droit de connaître ses parents et d’être élevé par eux ». (Art.7 de la
CIDE). Elle reconnaît ainsi la place
irremplaçable du père. Ce qu’apporte un père, c’est justement de ne pas
être une mère. Il permet à l’enfant de ne pas être né du désir d’une seule, sa
mère, mais de se penser comme fruit du désir d’amour de ses parents l’un pour
l’autre.
• La levée de l’anonymat dans le projet de loi témoigne du malaise des enfants qui n’ont
pas accès à leur ascendance. Si c’était sans conséquence, pourquoi leur
permettre d’accéder à l’identité de leur donneur ?
• L’absence de père liée aux accidents de la vie est source de
souffrances. Les personnes qui ont été privées de père du fait d’un divorce,
d’un décès prématuré ont, toute leur
vie, souffert de ce manque. Pourquoi, dès lors, vouloir délibérément créer
une situation de difficile pour l’enfant ?
• Pour les enfants orphelins, l’adoption
sert à remédier à un accident de la vie qui a privé l’enfant de ses
parents, pas à répondre à un « droit à l’enfant ».
• Bien qu’interdit, le développement très important des tests
génétiques (100 000 par an en France), montre
que savoir d’où l’on vient est capital pour la construction de la personne.
Une grande partie de ceux qui ont réalisé ces tests dans le but de retrouver
leur filiation manquante, cherchent ensuite à nouer des liens avec les
personnes qui leur sont reliées génétiquement : en premier lieu avec le parent
manquant et, si celui-ci est déjà décédé, avec ceux qui le relient à ce parent.
Leur quête montre qu’on ne peut se résoudre à la privation de sa lignée
paternelle.
Ce que nous pouvons faire
• Témoigner des bons moments passés avec
son père ou son grand-père
• Valoriser le rôle des pères en
demandant la médaille de la famille (avoir élevé 4 enfants ou plus dont l’aîné
a plus de 16 ans).
Que répondre à :
5- « Tant mieux si
on peut sélectionner des enfants
qui n’ont pas de maladies.»
Ce que dit le projet de loi
Art.
L. 2141-3-1. – Des recherches menées dans le cadre de l’assistance
médicale à la procréation peuvent être réalisées sur des gamètes
destinés à constituer un embryon ou sur un embryon conçu in vitro avant
ou après son transfert à des fins de gestation, si chaque membre du couple
ou la femme non mariée y consent.
Ce que dit l’Église
CEC
2294 – Il est illusoire de revendiquer la neutralité morale de la recherche
scientifique et de ses applications. D’autre part, les critères d’orientation
ne peuvent être déduits ni de la simple efficacité technique, ni de l’utilité
qui peut en découler pour les uns au détriment des autres, ni pis encore, des
idéologies dominantes. La science et la technique requièrent de par leur
signification intrinsèque le respect inconditionné des critères fondamentaux de
la moralité ; elles doivent être au service de la personne humaine, de ses
droits inaliénables, de son bien véritable et intégral, conformément au
projet et à la volonté de Dieu.
CEC
2295 – Les recherches ou expérimentations sur l’être humain ne peuvent
légitimer des actes en eux-mêmes contraires à la dignité des personnes et à la
loi morale. Le consentement éventuel des sujets ne justifie pas de tels
actes. L’expérimentation sur l’être humain n’est pas moralement légitime si
elle fait courir à la vie ou à l’intégrité physique et psychique du sujet des
risques disproportionnés ou évitables.
Ce que nous pouvons dire à nos concitoyens
• Le
diagnostic pré-implantatoire reste limité au cas de la transmission d’une
maladie d’une particulière gravité au sein d’une famille (comme la
mucovisidose, par exemple). Le diagnostic pré implantatoire (DPI) n’a pas été
systématisé dans la nouvelle loi.
• Mais l’élargissement de la PMA à
toutes les femmes va entrainer un manque de gamètes, les dons étant déjà à
peine suffisants. Tous les pays qui ont ouvert la PMA ont rétribué les
donneurs ou acheté du sperme à l’étranger. On entrerait alors dans la
marchandisation des produits du corps humain. L’achat de sperme entrainerait la
sélection des donneurs et des spermatozoïdes (si je paye, je veux pouvoir
choisir). S’il y a possibilité de choix, il y a discrimination et rejet de
certains : c’est le principe de l’eugénisme.
• Il suffit déjà d’aller consulter les
profils des donneurs sur le site de Cryos International, la plus grande
banque de sperme et d’ovules au monde, où l’on peut choisir le donneur en
fonction de son physique.
• Si on commence à scruter les
maladies, il n’y a plus de limites. Certains pays en sont déjà à éliminer les
personnes souffrant de strabisme. Les porteurs de handicap eux-mêmes se sentent
aujourd’hui discriminés par cette aspiration au bébé zéro défaut.
• L’enfant parfait est une illusion et sélectionner les embryons
pour qu’ils aboutissent à la naissance d’un enfant répondant à des normes
définies, entraîne des risques accrus de déception et de désinvestissement des
parents lorsque l’enfant ne répondra pas ultérieurement à leurs attentes.
Ce que nous pouvons faire
• Ecrire à
son carnet d’adresse pour inviter à manifester le 19 janvier en redonnant les
arguments qui nous touchent le plus.
Que répondre à :
6- « La
loi est passée, ça ne sert plus à rien. »
Ce que dit le projet de loi
La loi
a été votée en première lecture à l’Assemblée Nationale le 15 octobre. Elle n’en
est qu’au début du processus législatif. Elle n’est pas votée
définitivement, elle n’a pas été promulguée. Il y a encore plus de 6 mois de
déroulement des travaux parlementaires.
Ce que dit l’Église
DSE 565 – Pour les
fidèles laïcs, la politique est une expression qualifiée et exigeante de
l’engagement chrétien au service des autres*. La recherche du bien commun dans
un esprit de service, le développement de la justice avec une attention
particulière aux situations de pauvreté et de souffrance, le respect de
l’autonomie des réalités terrestres, le principe de subsidiarité, la promotion
du dialogue et de la paix dans la perspective de la solidarité: telles sont les
orientations auxquelles l’action politique des chrétiens laïcs doit s’inspirer.
Tous les croyants, en tant que titulaires des droits et des devoirs de la
citoyenneté, sont tenus de respecter ces orientations ; ceux qui ont des
tâches directes et institutionnelles dans la gestion des problématiques
complexes de la chose publique, aussi bien dans les administrations locales que
dans les institutions nationales et internationales, devront spécialement en
tenir compte.
* Paul VI
Lettre apost. « Octogesima Adveniens » (14 mai 1971)
Ce que nous pouvons dire à nos concitoyens
• La loi a
été votée en première lecture à l’Assemblée nationale le 15 octobre par 359
voix pour, 114 voix contre et 72 abstentions. A partir du 7 janvier 2020, la
loi sera étudiée par la commission spéciale de bioéthique du Sénat, qui
devrait adopter un texte fin janvier. S’il est différent de celui de
l’Assemblée nationale, le texte du Sénat retournera à l’Assemblée nationale
pour une deuxième lecture avant de repartir pour une seconde lecture
également au Sénat. Deux examens sont possibles par Chambre. Si le désaccord
persiste, une commission mixte paritaire (CMP), composée de 7 députés et 7
sénateurs, se réunira pour travailler à une rédaction consensuelle du texte de
loi. Elle peut décider de retenir la rédaction précédemment adoptée par l’une
ou l’autre assemblée ou bien faire de nouvelles propositions de rédaction pour
certains articles. Le gouvernement peut refuser le texte de conciliation
proposé par la CMP. Si la CMP aboutit à un texte de conciliation et que ce
texte est accepté par le gouvernement, il est examiné en séance par les 2
assemblées, sans passage préalable en commission. La discussion des
articles se limite à la discussion et au vote des amendements du gouvernement
ou acceptés par lui. Si la CMP n’arrive pas à rédiger un texte consensuel, le
Gouvernement peut donner le dernier mot à l’Assemblée nationale. Si le
calendrier voulu par le gouvernement est maintenu, la loi pourrait être
promulguée avant l’été 2020.
• Rien n’est joué ! La majorité
sénatoriale étant différente de celle de l’Assemblée nationale, le texte adopté
par le Sénat sera différent de celui voté le 15 octobre. Le processus de
navette pourra être engagé et, sans doute, le passage en commission paritaire
mixte. Il est encore temps de se mobiliser !
• Beaucoup de personnes se déclarent
favorables au projet de loi car elles ne sont pas informées des véritables
enjeux. Une fois qu’elles en prennent conscience, elles changent souvent
d’avis.
• Si les pouvoirs publics ont la
conviction que l’opposition à la loi est forte et large, le projet de loi
pourrait être abandonné.
• Certaines lois n’ont jamais été appliquées, faute de décrets d’application ou d’autres, comme la loi sur le
CPE en 2006, ont été retirées. Tout est encore possible !
Ce que nous pouvons faire
• Écrire
aux sénateurs de son département et à son député.
• Rencontrer son député lors de sa
permanence locale.
• Organiser des moyens de transport en masse vers Paris le 19 janvier pour la deuxième manifestation
de « Marchons Enfants ! »
• Motiver ses proches pour aller manifester
Que répondre à :
7- « Cette
loi n’enlève rien à personne mais elle ouvre de nouveaux droits pour les
femmes. »
Ce que dit le projet de loi
Article L. 2141-2
– Tout couple formé d’un homme et d’une femme ou de deux femmes ou toute
femme non mariée ont accès à l’Assistance Médicale à la Procréation.
Ce que dit l’Église
DSE 235 – Le désir
de maternité et de paternité ne justifie aucun « droit à l’enfant », tandis que
les droits de l’enfant à naître sont évidents, enfant auquel doivent être garanties
des conditions optimales d’existence, grâce à la stabilité de la famille fondée
sur le mariage et la complémentarité des deux figures, paternelle et
maternelle.
Le développement
rapide de la recherche et de ses applications techniques dans la sphère de la
reproduction pose de nouvelles et délicates questions qui interpellent
la société et les normes qui régissent la vie sociale en commun.
Ce que nous pouvons dire à nos concitoyens
La PMA pour tous,
hors critère d’infertilité, impacte toutes les familles :
• En élargissant la PMA à toutes les femmes, on modifie la filiation
qui n’est plus seulement fondée ou calquée sur la réalité biologique mais
fondée sur les seuls désirs. Il ne sera plus tenable d’imposer sa paternité
à un homme qui n’en veut pas, dès lors qu’il n’a pas l’intention d’être père :
« Je suis père de cet enfant, peut-être puisque le test ADN l’affirme, mais je
n’en avais pas le souhait, je ne projetais pas de devenir père. Je ne veux pas
le reconnaitre ».
• Qui dit simple volonté dit
réversibilité. Allons-nous vers un « divorce » parents-enfants ?
• Cette loi ouvre grand la porte à
la GPA car il sera impossible de refuser aux hommes ce que l’on accorde aux
femmes.
• Il y a déjà un manque de gamètes, il
ne fera qu’augmenter, encourageant à l’achat de sperme à l’étranger ou à la
rétribution des donneurs français. L’achat implique le désir de choisir et
de sélectionner. Cela mettrait en route un processus eugénique de
discrimination des embryons à naître selon leurs caractéristiques. A Chypre, on
peut déjà pratiquer des PMA en choisissant le sexe de l’enfant.
• Cette loi où les femmes
deviendraient mères sans père indique à tous les hommes et à tous les pères qu’ils
sont accessoires auprès des enfants et qu’on peut les réduire à des « fournisseurs
de ressources biologiques ».
• Le remboursement de la PMA pour
toutes par la Sécurité sociale concerne tous les Français : le coût de la prise
en charge à 100% des PMA pour des personnes en bonne santé se fera au
détriment de la prise en charge de soins pour des personnes malades.
• La médecine elle-même est impactée
et les médecins transformés en prestataires de service.
• Cette loi institue un « droit à l’enfant » et signifie à tous
les enfants que les adultes ont ce droit sur eux. La sexuation de la
reproduction indique qu’ils ne sont pas le fruit d’un seul comme le serait un
clone mais d’une double lignée qui leur permet de se situer comme sujet
différent et unique entre ce double ancrage.
Ce que nous pouvons faire
• Manifester
très nombreux le 19 janvier prochain pour rappeler à nos élus que nous ne
leur avons pas donné de mandat pour « révolutionner la filiation » (Nicole
Belloubet).
• Signer et
faire signer la pétition
Que
répondre à :
8- « La
recherche sur l’embryon permet de trouver de nouveaux traitements pour des
maladies. »
Ce que dit le projet de loi
Dans les articles
14, 15 et 17, le projet de loi prévoit de faire pousser l’embryon humain en
laboratoire 14 jours au lieu de 7, de faire passer la recherche sur les
cellules souches embryonnaires d’un régime d’autorisation à un régime de
déclaration, la possibilité d’effectuer des recherches pour créer des gamètes
artificiels à partir de cellules reprogrammées, d’introduire des modifications
génétiques chez l’embryon (embryon transgénique), et la possibilité de créer
des embryons animal-homme.
Ce que dit l’Église
Evangile de la Vie, 63 – La
même condamnation morale concerne aussi le procédé qui exploite les embryons et
les foetus humains encore vivants — parfois « produits » précisément à
cette fin par fécondation in vitro —, soit comme « matériel biologique » à
utiliser, soit comme donneurs d’organes ou de tissus à transplanter pour le
traitement de certaines maladies. En réalité, tuer des créatures humaines
innocentes, même si c’est à l’avantage d’autres, constitue un acte
absolument inacceptable.
Ce que nous pouvons dire à nos concitoyens
• Toutes les mesures d’encadrement
sont lâchées au profit d’une dérégulation complète de la recherche sur
l’embryon sous la pression des laboratoires et des intérêts financiers, le
but étant de rester compétitifs quels que soient les enjeux éthiques.
• Au 31 décembre 2015, plus de 220 000 embryons étaient conservés dans
l’azote liquide en France. Les parents peuvent les garder pour une implantation
ultérieure, demander leur destruction ou les donner pour la recherche, ils
seront alors détruits ultimement.Le nombre d’embryons cryoconservés ne cesse
d’augmenter en France sans réflexion sur leur création
et leur devenir. Pour un enfant qui
vient au monde par PMA, 17 embryons sont conçus en laboratoire (Source :
Alliance Vita)
• Initialement, en 2004, la recherche
sur l’embryon était autorisée en cas de « progrès thérapeutique » majeur
attendu. On est ensuite passé à de simples « finalités médicales » en 2013.
Depuis 2004, 280 protocoles de recherche sur l’embryon ou sur les cellules
souches embryonnaires ont été ouverts. Aucun, en 15 ans, n’a débouché sur un
traitement, qu’il s’agisse de régénération cardiaque, de DMLA (maladie de
la rétine) ou de diabète.
• La question est aussi de savoir la
limite de ces recherches : en Chine des jumelles génétiquement modifiées ont
été créées en 2018.
• L’embryon est soit vu comme un être
humain s’il bénéficie d’un « projet parental », soit comme un « amas de
cellules » s’il est voué à la recherche. Il y a là une inégalité de statut
alors qu’il s’agit de la même réalité : un être humain fragile et dépendant
au tout début de sa vie, les premiers moments d’un enfant. Est-il légitime
d’utiliser un être humain en vue du traitement - hypothétique - d’un autre
être humain ? D’autres voies de recherche existent aujourd’hui et sont à
développer, en particulier les cellules IPS, cellules adultes reprogrammées qui
donnent déjà des résultats au Japon pour le traitement de la rétine.
• L’écologie montre que ces bricolages techniques sur le vivant
ont des conséquences néfastes et de long terme, et que l’Homme doit imposer des
limites à ce qui est techniquement possible.
Ce que nous pouvons faire
• Manifester très nombreux le 19 janvier prochain pour
rappeler à nos élus que l’embryon n’est pas un « amas de cellules » (A Buzyn).
• Signer et faire signer la pétition
• Faire adhérer aux AFC
URGENT
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